Les sociétés démocratiques reposent sur des principes juridiques, des institutions politiques mais aussi sur des valeurs de civilité et de tolérance. Ces principes, ces institutions et ces valeurs connaissent différents types de menaces qui tiennent à la fois à l’intention stratégique d’ennemis (extrémistes, populistes, conspirationnistes) des sociétés démocratiques et à des processus non intentionnés mais bien réels néanmoins d’érosion (de la norme civique, des valeurs de tolérance et d’hospitalité) ou de contestation (du principe électif, de l’isolement des élites, de la fabrique de l’information médiatique). En lien direct avec la spécialisation du master Communication politique internationale et risques démocratiques (CORIS), ce séminaire entend étudier – au concret – la genèse, le développement et la circulation internationale des risques pesant aujourd’hui sur les sociétés démocratiques, dans une perspective comparée Amérique du Nord/Europe.

 

Outre l’évaluation des risques au regard des sciences sociales (Science politique, Sciences de la communication, Droit, Sociologie, Histoire), ce séminaire explore également la création et la mise en œuvre d’instruments de gouvernement dédiés à la qualification, la mesure, la prévention et la gestion de tels risques (programmes publics d’action/d’information des publics ; outils de monitoring et d’analyse de l’opinion, des valeurs et des comportements sociaux ; savoirs et techniques communicationnels ;  recours aux techniques et ingénieries de « démocratie participative »…).

 

Pluridisciplinaire, le séminaire CORIS est conçu et animé par l’équipe pédagogique internationale du Master. Y interviennent des spécialistes des problématiques étudiées ainsi que des experts ou praticiens du thème choisi pour le cycle annuel. Ce module est articulé aux conférences de méthode.

 

Les systèmes démocratiques subissent (aujourd’hui) des critiques de diverses ordres. Contre les gouvernants, l’État et les politiques publiques. Contre aussi les institutions représentatives et les organisations politiques (partis, syndicats). Mais les médias d’information et les journalistes ne sont pas épargnés par ce rejet des structures qui ont été au fondement des régimes démocratiques en Europe et en Amérique du Nord. Enquête d’opinion après enquête d’opinion, il s’avère qu’une partie des citoyen·ne·s sont désormais installé·e·s de façon durable dans des comportements d’exit électoral (non-inscription, mal inscription, abstention) voire une adhésion à des propositions électorales et politiques contestant l’ordre démocratique (populismes, radicalisations violentes, complotismes…).

 

À la croisée des champs scientifiques du politique contemporain, les séances du séminaire proposent aux étudiant·e·s un espace de réflexion, d’exploration et de débats autour de ces problématiques.