Depuis le milieu du XXème siècle, les problèmes environnementaux (pluies acides, changements climatiques, déforestation, érosion de la biodiversité) font régulièrement la Une des média. Ces derniers se construisent comme des objets de gouvernance hybrides inscrits dans des dynamiques de « coproductions »[1] entre expertises scientifiques, politiques environnementales, politiques économiques, et mobilisations sociales. Les problèmes environnementaux sont caractérisés par une forte complexité, en raison des enjeux souvent conflictuels qu’ils concernent (préservation de la biodiversité, santé des écosystèmes et des populations, développement économique et emploi, etc…) et des parties-prenantes impliquées dans la mise en visibilité, la construction et la régulation de ces problèmes (agences d’expertise, associations, collectivités locales, habitants, industriels, etc…). C’est pour ces raisons que la sociologie des controverses se prête tout particulièrement à l’étude des problèmes environnementaux.

              Ce cours souhaite initier les étudiants à la sociologie des controverses environnementales (mais aussi à la sociologie des sciences, sociologie de l’environnement et sociologie de l’action publique) à partir de cas d’étude précis et d’exercices pratiques (type débats). Une première partie du cours sera consacrée à la présentation des grands enjeux et options théoriques et méthodologiques des études des controverse environnementales : qu’est-ce qu’une controverse ? comment étudier sa trajectoire ? comment se règle une controverse ? quels sont les acteurs impliqués ? quels sont leurs répertoires d’action ? La seconde partie du cours sera consacrée à l’organisation de débats (type jurys citoyens) où les étudiants joueront le rôle des acteurs impliqués dans la controverse et chercheront à convaincre leur auditoire. Plusieurs séances seront consacrées à la préparation du débat à partir d’un dossier documentaire fourni par l’enseignant et de recherches effectués par les étudiants. Les sujets pourront porter sur les thématiques suivantes (liste indicative) : les conflits d’usage liés à la ressource en eau, la régulation de la chasse, la réintroduction du loup, l’installation d’éoliennes (terrestres ou marines), l’écotaxe, etc…

             



[1] Jasanoff S. (2004) States of Knowledge – The co-production of science and the social order, Routledge, pp. 336